الأربعاء، 11 يوليو 2012

Le sexe après l’accouchement : ça va chauffer

Ah, tant pis. Je vous le donne tout de suite, ce texte, et après ça, j’aurai mérité un vrai congé.
***
L’autre jour, alors que je prenais mon petit déjeuner au lit dans un hôtel du Canada anglais, j’eus l’honneur et le privilège de tomber sur un moment de télévision absolument horrifiant.
Ça parlait de sexe. À 7h30 du mat’. Et pire encore, ça parlait du sexe chez les mères de famille.
Madame animatrice — Notre invitée, une ravissante mère–
Monsieur animateur — C’est vrai qu’elle est ravissante…
Ravissante mère — Hi, hi!
Madame animatrice — …a publié un livre dans lequel elle révèle que dans la vie, les mères ne veulent pas seulement jouer leur rôle de maman 24 heures sur 24.
Ravissante mère — On veut aussi du SEXE! Hi, hi! Est-ce que je peux dire ça à la télé?
Monsieur animateur, hypnotisé — Vous voulez du SEXE?
Ravissante mère, sautant comme une puce — Vouiiiiiiii! Hihihi!
Toute cette belle compagnie était excitée comme, eh bien, comme des Canadiens anglais quand ils s’aventurent à dire le mot “sexe”.
Personnellement, j’étais mortifiée. J’ai pensé à toutes ces jeunes mères qui, ayant accouché au cours du dernier, non, des trois derniers, non, des six derniers mois et ayant encore l’impression d’avoir un pamplemousse entre les jambes, écoutaient cette émission en angoissant. “Quoi??? Nous sommes supposées vouloir du sexe???”
La vérité qui fait mal, messieurs (et mesdames qui n’ont pas d’enfant), est la suivante: après avoir accouché, non seulement on n’a pas le goût d’avoir du sexe, mais on n’a même pas le goût de se demander si, oui ou non, on a le goût d’avoir du sexe.
La vérité qui tue, c’est qu’on ne veut tout simplement pas y penser.
Primo, avant six mois… mon Dieu, comment dire?… nous l’avons à vif. Pas comme dans “Oooh, chéri, je ressens une chaleur intense qui t’interpelle” mais bien comme dans “Ayoye! &*%$*&, ça chauffe!”
Afin de bien comprendre mes propos, messieurs, imaginez-vous qu’une femme vous promette l’amour charnel déchaîné et qu’au lieu de la sensation agréable habituelle, vous avez l’impression qu’on vous administre une péniscopie. Bobo, n’est-ce pas? Eh bien, pour les femmes, le sexe après l’accouchement, c’est ça.
“Bon. Fort bien, Mère indigne, nous avons compris. Mais dites-nous, dans votre grande sagesse, combien de temps après l’accouchement durera cet inconfort?” Hum, selon mon expérience et divers témoignages, cet inconfort (ce calvaire) dure environ un mois. Mais non, je blague! On en a au moins pour six mois! On ne rigole plus, hein?
Par contre, ensuite, tout rentre très rapidement dans l’ordre. Ah, ah, ah! Encore une bonne blague!
Je vais vous le dire, ce qui se passe, ensuite. Pendant la première année, c’est en général (je sais, pas toujours, mais en général) la femme qui reste à la maison et qui en profite pour s’épanouir en accomplissant de multiples activités fascinantes, comme remplir le lave-vaisselle, vider le lave-vaisselle, faire le souper, passer le balai, faire de la lessive, tout ça en continu mais (allez savoir comment c’est possible) sans que jamais rien ne soit parfaitement en ordre — tout juste assez pour ne pas mourir noyée sous les immondices. Mais en parallèle avec tout cela, la femme s’épanouit également en tenant dans ses bras, 20 heures sur 24, un bébé qui rechigne, certes, mais qui hurlerait à pleins poumons aussitôt qu’on aurait l’impudence de le déposer.
Bref, pendant 20 heures sur 24, la femme reçoit de la chaleur humaine. De la maudite chaleur humaine.
Alors pendant les 4 heures qui lui restent, qu’est-ce qu’elle veut, la femme? De la chaleur humaine, also known as du sexe? Oh, Seigneur, que non! Elle ne veut surtout pas de sexe! Pas de contact avec de la peau, pitié! Tout ce qu’elle veut, tout ce qu’elle espère, c’est s’isoler farouchement dans un coin perdu de la maison, un coin perdu qui dispensera juste assez de lumière pour qu’elle puisse lire un roman policier dont les multiples meurtres sanglants agiront comme un baume délicat sur sa psyché meurtrie. Non, la catharsis n’est pas une fleur printanière dans la région du Kilimandjaro.
Alors, la ravissante mère du début peut bien aller s’organiser des orgies entre deux changements de couches; nous, on veut la paix.
Et pour les nymphomanes perverses qui veulent du sexe immédiatement (c’est-à-dire moins de six mois) après l’accouchement, allez former un club avec la ravissante mère et annoncer vos services sur www.jesuisunejeunemèrequiveutdusexe.com, mais ne venez pas nous déranger. Nous, on dort.
Bon, tout ça finira éventuellement par s’arranger et vous redécouvrirez les joies d’une vie sexuelle normale, strictement dans la chambre à coucher, sans faire de bruit, quand les enfants dorment ou, pour les plus pervers, quand ils écoutent un DVD de Caillou. Si vous avez de la chance, mesdames, il vous arrivera peut-être même de devoir aller allaiter en porte-jarretelles!
Est-ce que j’ai dit une vie sexuelle normale, moi?
***
Messieurs, je suis désolée. J’avoue que la conclusion ne peut pas vous réjouir. Vous aurez compris qu’il faudra, pendant plusieurs mois (autour de douze, mais je ne voulais pas dire un an, c’est trop dur psychologiquement):
1. Ne pas insister, pour la simple raison que ça nous emmerde royalement et que c’est, comment dire, contre-productif;
et 2. Vous faire un noeud dedans.
Je vous conseille d’ailleurs d’utiliser pour ce faire un beau ruban rouge velouté et joliment noué en boucle. Comme ça, quand l’envie nous reprendra, on aura l’impression de déballer un cadeau très, très spécial.
Quant à vous, Mesdames, comme toujours, j’accepte les chèques personnels

ليست هناك تعليقات:

إرسال تعليق