Abdelaziz Bouteflika présidera aujourd’hui la commémoration officielle Massacres du 8 Mai 1945, c’est 67 ans de mémoire
08 Mai 2012
Prise par la fièvre de la consécration de l’ESS en Coupe d’Algérie, la ville de Sétif a été vite appelée à un voyage dans l’Histoire pour la célébration du 67e anniversaire des massacres du 8 Mai 45. La capitale des Hauts-Plateaux est ainsi parée pour la circonstance. |
La commémoration sera présidée par le chef de l’Etat,
Abdelaziz Bouteflika, qui arrivera aujourd’hui. Mais avant d’y arriver,
le chef de l’Etat a manifestement jugé opportun de déléguer une quinte
de ses ministres pour sonder, depuis hier (lundi), le terrain et
recenser les préoccupations majeures des populations locales. Dans les
artères et les bâtisses de l’antique Sitifis, repeintes pour la
circonstance, l’événement commençait à s’installer à petits pas. Du
côté de la wilaya, tout le personnel est mobilisé pour accomplir les
dernières retouches avant l’arrivée du chef de l’Etat. Ce dernier,
habitué certes à commémorer l’événement sur place, tentera sans doute,
plus que jamais, de donner plus d’épaisseur et de sens à la présente
commémoration. Pour la forme, la célébration du 67e anniversaire des
massacres du 8 Mai 45 intervient pendant l’année du cinquantenaire
de l’Indépendance du pays. Il va sans dire, à ce propos, que beaucoup
de choses devraient être dites, entre Algériens, sur ce qui a été fait
depuis la Libération du pays à ce jour. Mais incontestablement, la
présente commémoration est une opportunité pour le chef de l’Etat,
Abdelaziz Bouteflika, de faire un bond nécessaire en arrière. Et
rappeler les tristes œuvres de l’armée française, un certain 8 mai 45
dans la wilaya de Sétif et quelques localités limitrophes, comme Guelma
et Kherrata. Il va sans dire que le président de la République va
évoquer le 8 mai 1945 comme une étape cruciale dans la guerre de
Libération dans le sens où cette date a préparé le lit pour la nuit du
1er Novembre 1954. Sur le fond, le chef de l’Etat mettra à profit la
symbolique de cette date pour exhorter les Algériens, notamment la
jeune génération, à rester fidèle aux idéaux et à l’esprit de la guerre
de Libération. Il n’est pas exclu, par ailleurs, de voir les relations
algéro-françaises s’inviter dans cette commémoration. C’est d’autant
plus valable que de nombreuses voix, du côté de la France, se sont
exprimées récemment pour présenter l’ordre colonial d’une manière autre
que ce qu’il fut réellement. Contexte national oblige, le premier
magistrat du pays abordera vraisemblablement les élections législatives
de jeudi prochain. À partir de la ville d’Aïn Fouara, Bouteflika va
sans doute réitérer son appel à l’adresse des Algériens, pour qu’ils se
dirigent en masse le 10 mai prochain. Etape jugée importante dans le
processus des réformes par les textes-qui peine cependant à avoir des
effets sur la vie politique et les libertés publiques-, le chef de
l’Etat semble vouloir user de tout son poids pour que le scrutin
législatif soit une réussite. Et la réussite d’un scrutin vaut surtout
par son taux de participation. À ce niveau, les indices ne prêtent pas à
l’optimisme. Au vu des vingt jours de campagne électorale, marquée par
une désaffection des populations, tout porte à croire que le taux de
participation ne sera pas à la hauteur des espoirs, aussi bien ceux des
officiels que ceux des candidats en lice. Le constat étant établi, le
chef de l’Etat n’a pas manqué, depuis, la moindre occasion pour inviter
les Algériens à aller voter le 10 mai, ce rendez-vous qu’il a
préalablement comparé au 1er Novembre 54. À deux jours des élections
législatives, Bouteflika va ainsi tenter de faire ce qui n’a pas été
réussi par les meneurs de la campagne électorale : convaincre les
Algériens d’aller voter.
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