I- INTRODUCTION
Les catastrophes
représentent de véritables changements, imprévisibles et brutaux de la
réalité. Après un attentat, un accident, une agression, pour les
personnes présentes comme pour les acteurs de l'urgence, la réalité peut
basculer vers un monde de "souffrance"...
Les victimes et les
différents intervenants des services de secours ont besoin d’un soutien
psychologique, au moins dans deux circonstances: lorsqu’ils ont frôlé
leur propre mort et lorsque, soumis à des stress intenses ou répétés par
leur profession, ils risquent de présenter ultérieurement des troubles
psychiatriques sévères ou de décompenser un équilibre psychologique
antérieur précaire
Les aspects psychologiques
prennent désormais une part prépondérante dans la gestion des
accidents, des catastrophes ou des actes de violence. Il s'agit en effet
de situations où les personnes concernées, de même que les sauveteurs,
sont soumis à des pressions psychiques immenses.
L'expérience montre qu'une
intervention psychologique « précoce » peut protéger ces personnes
contre l'apparition de séquelles psychiques. Ainsi les victimes indemnes
en apparence nécessitent-elles un accompagnement psychologique
d'urgence au même titre que les blessés physiques.
Répondre
aux besoins psychologiques des populations sinistrées est devenu un
volet essentiel de l’assistance humanitaire internationale. La nécessité
d’une telle approche est étayée par les travaux de recherche qui
montrent que les personnes ayant survécu à des catastrophes sont plus
exposées que les autres aux troubles physiques et psychologiques, aux
désordres mentaux et aux comportements antisociaux.
La
santé est un état complet de bien-être physique,
mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie
ou d’infirmité (OMS, 1948) ; elle est un droit inaliénable de tous les
peuples sans distinction de race, de religion, de couleur, de
nationalité, de sexe ou d’origine.
Le soutien psychologique peut être adapté à des besoins et à un contexte particuliers et doit répondre aux besoins psychologiques et matériels de ceux qui en sont l’objet, en particulier les populations sinistrées ainsi que les volontaires et le personnel humanitaire, en les aidant à accepter la situation et à y faire face.
Lorsqu’il s’emploie à assurer le bien-être psychologique d’une population, le programme de soutien psychologique doit prendre en compte des éléments tels que les ressources humaines au niveau local, le renforcement des capacités, le renforcement de la résilience, le travail en réseau, la sensibilisation et la coordination avec les autres intervenants.
Le soutien psychologique peut être adapté à des besoins et à un contexte particuliers et doit répondre aux besoins psychologiques et matériels de ceux qui en sont l’objet, en particulier les populations sinistrées ainsi que les volontaires et le personnel humanitaire, en les aidant à accepter la situation et à y faire face.
Lorsqu’il s’emploie à assurer le bien-être psychologique d’une population, le programme de soutien psychologique doit prendre en compte des éléments tels que les ressources humaines au niveau local, le renforcement des capacités, le renforcement de la résilience, le travail en réseau, la sensibilisation et la coordination avec les autres intervenants.
II- DEFINITION
Défini
comme l' "Ensemble des moyens et des attitudes qui permettent à un
volontaire, professionnel ou non professionnel de la santé mentale,
d'apporter son aide à une personne en difficulté psychologique avant, ou
indépendamment des propositions de soins médicalement indiqués", le soutien psychologique ne doit pas être
considéré comme une spécialité, mais s'intégrer à toutes les opérations
de secours. Il s'agit de " traiter le blessé , pas seulement la blessure
".
Le soutien psychologique se fonde sur l'écoute de
la personne en difficulté, dans le respect de son individualité, de sa
culture, de ses rites et de ses croyances.
Il
s'agit d'apporter un réconfort moral, de laisser à chacun le temps
d'exprimer sa souffrance et de commencer à l'accompagner dans son "
travail de deuil ". En l'absence de
symptômes manifestement pathologiques, la " médicalisation systématique "
n'est pas nécessaire. Son abus peut même avoir, dans certains
cas, des effet néfastes.
III- LES OBJECTIFS DU SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE
Le
soutien psychologique est un élément essentiel du travail des
spécialistes de l'urgence. Toute intervention génère en nous une
réaction physiologique plus ou moins importante. Cette réaction que l'on
pourrait qualifié "d'excitation" ou de "mobilisation nos forces" nous
permet d'effectuer la mission sur laquelle nous sommes engagés.
Certaines interventions sont cependant plus difficiles que d'autres, et
naturellement ces interventions restent plus marqués que les autres dans
notre mémoire, et à chaud il est vrai qu'entre sauveteurs nous
reparlions de ces interventions. Cela nous permet de "relâcher la
pression"...Parfois cela nous aide également à nous rendre compte que
nous avons correctement fait notre travail malgré de la déception ou de
la frustration... Entre sauveteurs une "bonne discussion" après une
intervention ça fait parfois du bien...
Tout au long d'une carrière, un sauveteur va croiser de nombreuses interventions difficiles... A certains moments, il sera également impliqué dans des situations extrêmement éprouvantes... mais cette fois la réaction physiologique normale que nous éprouvons à chaque intervention sera beaucoup plus forte, plus brutale et plus déstabilisante. Cette réaction de stress peut alors nous dépasser... et les discussions entre sauveteurs ne suffisent plus pour décompresser...
Le soutien psychologique a alors pour objectif de favoriser de permettre aux mécanismes d'évacuations du stress de se remettre en marche. Le soutien psychologique vise donc tout simplement à remettre en service des mécanismes qui viennent d'être saturés par le stress afin de permettre aux victimes et aux sauveteurs d'éviter d'être frappés à plus ou moins long terme par les effets néfastes du stress.
Tout au long d'une carrière, un sauveteur va croiser de nombreuses interventions difficiles... A certains moments, il sera également impliqué dans des situations extrêmement éprouvantes... mais cette fois la réaction physiologique normale que nous éprouvons à chaque intervention sera beaucoup plus forte, plus brutale et plus déstabilisante. Cette réaction de stress peut alors nous dépasser... et les discussions entre sauveteurs ne suffisent plus pour décompresser...
Le soutien psychologique a alors pour objectif de favoriser de permettre aux mécanismes d'évacuations du stress de se remettre en marche. Le soutien psychologique vise donc tout simplement à remettre en service des mécanismes qui viennent d'être saturés par le stress afin de permettre aux victimes et aux sauveteurs d'éviter d'être frappés à plus ou moins long terme par les effets néfastes du stress.
L'aide
psychologique d'urgence vise trois objectifs:
1. premièrement,
en amont des événements, préparer les sauveteurs à assumer des
situations difficiles,
2. deuxièmement,
accompagner l'intervention par des mesures appropriées,
3. troisièmement,
fournir après l'intervention un soutien efficace afin d'éviter des
séquelles durables.
4. favoriser
un retour rapide à la normale au niveau psychologique (cognitif),
émotionnel et comportemental, expliquer le processus de deuil et
prévenir les risques d’apparition du syndrome de stress post
traumatique.
IV- LES MOYENS ET LES METHODES
Le soutien psychologique
apparaît nécessaire chez les victimes et les sauveteurs dans deux
circonstances:
·
quand leur propre vie a été mise en jeu et qu’ils
ont échappé de peu à la mort;
· quand ils
ont été soumis à des stress psychologiques intenses .
1. Sentiment de mort imminente
.
Cette situation relève d’un
soutien psychologique immédiat ayant pour objectif:
·
de le réintégrer dans une société normale et
structurée, avec ses règles et ses rites, lui faire saisir que la
situation d’exception qu’il a vécu n’est plus, que la société qui
l’accueille est bienveillante et est à son écoute;
·
de permettre la parole, le récit, qui va
dédramatiser la situation.
Elle relève aussi d’un
soutien psychologique post-immédiat qui devra être organisé dans la
semaine qui suit l’événement et aura pour objectif:
·
d’évaluer la profondeur du traumatisme
psychologique subi;
·
d’évacuer émotions intenses, sentiments de n’avoir
pas été à la hauteur, sentiment de culpabilité;
·
de réaliser que dans des situations exceptionnelles
il est normal de ressentir des émotions, qu’éventuellement toute
l’équipe a eu les mêmes sentiments, qu’il n’y a pas a en avoir honte.
2. Stress intense et accumulation des stress
Dans une certaine mesure,
l’apparition de troubles secondaire a l’état de stress post traumatique
chez les victimes et surtout chez les sauveteurs peut
être prévenue par:
·
la sélection à l’incorporation et la surveillance
lors de la période probatoire précédant la titularisation;
·
l’éducation du citoyen par l’école et la famille,
le soutien familial étant parfois la meilleure défense contre le stress;
·
l’information sur le traumatisme psychologique, ses
conséquences, les éléments de vulnérabilité;
·
la formation professionnelle initiale et continue,
car la tache à accomplir et le sentiment du devoir nous rendent moins
vulnérables;
·
l’entraînement, qui renforce le travail collectif
et l’esprit d’équipe et permet l’accomplissement automatique de gestes
techniques corrects.
3. Autres moyens plus structurés
Des
traitements dérivés des thérapeutiques cognitivo-comportementales ont
été proposés.
Ces
mesures comprennent deux types de thérapeutiques complémentaires:
· le
defusing, qui est un traitement immédiat, informel, consistant
simplement en l’écoute du récit fait par les intervenants, s’ils
éprouvent le besoin d’en parler, et en le dépistage de ceux qui ne
veulent pas parler et paraissent se replier sur eux-mêmes et se réfugier
dans le silence; il peut être fait en fin d’intervention, sur les
lieux, ou mieux dès le retour dans un lieu sécurisé et convivial; il
devrait être pratiqué par n’importe quel membre du service de santé
l’équipe de sauvetage et même éventuellement par l’encadrement
technique, en veillant dans ce cas-la à ne pas donner à ce récit la
coloration d’une recherche de responsabilité ou de débriefing technique
d’une intervention qui s’est mal passé: il est absolument impératif de
bien séparer le coté technique du coté vécu émotionnel et soutien
psychologique;
· le
débriefing, traitement post-immédiat, beaucoup plus formel et organisé,
va consister en une séance collective dans la semaine qui suit
l’événement, dans un lieu sécurisé, neutre et convivial, a partir du
3ème jour pour s’éloigner du stress dépassé et avant le 8ème jour, pour
garder encore le souvenir du vécu de l’intervention et éviter la
pollution de son vécu par celui des autres, réunissant tous les
intervenants, en présence de deux membres du service de santé, l’un
jouant le rôle d’animateur, l’autre celui d’observateur; le nombre de 12
participants est un maximum - au cas ou il y en aurait plus, prévoir
deux groupes.
Chaque
participant doit faire son récit en entier, ne pas garder, à la fin de
la séance, le sentiment de ne pas avoir été écouté. L’animateur l’incite
à raconter non seulement les faits, mais au-delà, ce qu’il a ressenti,
ses émotions, au moment de la catastrophe et dans
les minutes qui ont précédé l’intervention et aux différentes phases de
celle-ci.
L’objectif
de la séance va être de:
·
transformer le ressenti émotionnel en mots, pour en
diminuer l’impact;
·
faire prendre conscience à tous les participants
qu’il est normal de ressentir des émotions dans certaines circonstances;
·
confirmer que “la société” les prend en charge et
ne les abandonne pas.
A
l’issu de la séance une information est donnée sur le risque de
“syndrome psycho traumatique” et, sur ses premiers signes, les moyens de
contacter ultérieurement les animateurs sont laissés à tous.
Il
existe une polémique sur l’intérêt réel de ces techniques, surtout sur
la manière dont elles sont pratiquées aux Etats Unis, où le débriefing
est systématique à chaque retour d’intervention. Il est compréhensible
que, devenant alors une routine, elles perdent de leur impact
psychologique et n’amènent que des réponses purement formelles et
conventionnelles. Ces techniques doivent être des techniques d’exception
répondant à des événements exceptionnels.
Le
débriefing doit passer par sept phases:
1. phase d’introduction: l’un des animateurs rappelle les principes et les règles du débriefing;
2. phase de description: chaque participant décrit les événements tels qu’ils se sont déroulés ainsi que son rôle;
3. phase de réflexion: chaque participant révèle ses pensées, ses sensations et ses impressions sensorielles;
4. phase de réaction: l’animateur fait ressortir émotions et sentiments du récit de chacun et les fait comparer à ceux des autres participants;
5. phase des symptômes: chaque participant décrit ses changements de comportement depuis l’événement ainsi que les manifestations somatiques;
6. phase d’enseignement: l’animateur résume les pensées, les sensations, les émotions et le vécu de tous les participants, faisant ressortir les similitudes pour les “normaliser”; il brosse un tableau sommaire des risques psychologiques ultérieurs et en propose le suivi;
7. phase de conclusion: l’animateur répond aux questions du groupe, indique les stratégies de suivi possibles, et propose ensuite une conversation à bâtons ropus autour d’un verre.
1. phase d’introduction: l’un des animateurs rappelle les principes et les règles du débriefing;
2. phase de description: chaque participant décrit les événements tels qu’ils se sont déroulés ainsi que son rôle;
3. phase de réflexion: chaque participant révèle ses pensées, ses sensations et ses impressions sensorielles;
4. phase de réaction: l’animateur fait ressortir émotions et sentiments du récit de chacun et les fait comparer à ceux des autres participants;
5. phase des symptômes: chaque participant décrit ses changements de comportement depuis l’événement ainsi que les manifestations somatiques;
6. phase d’enseignement: l’animateur résume les pensées, les sensations, les émotions et le vécu de tous les participants, faisant ressortir les similitudes pour les “normaliser”; il brosse un tableau sommaire des risques psychologiques ultérieurs et en propose le suivi;
7. phase de conclusion: l’animateur répond aux questions du groupe, indique les stratégies de suivi possibles, et propose ensuite une conversation à bâtons ropus autour d’un verre.
q
Ledébriefing
émotionnel (critical incident stress debriefing (CISD)) doit être
conduit dans les deux ou trois jours qui suivent l’événement. En
privilégiant une démarche collective, ce debriefing émotionnel réunit tous les survivants de la
catastrophe, dans une pièce tranquille, au sein de la délégation. Un leader de groupe (en l’occurrence le
médecin du siège) précise deux règles : chacun garde la liberté de
s’exprimer ; tout ce qui sera dit restera confidentiel. Le leader souligne aussi sa
préoccupation prioritaire : permettre à chacun de raconter son vécu de
l’incident et de transmettre ses émotions à tout le groupe. Progressant
alors d’étape en étape, le leader
cherchera à obtenir le récit précis et détaillé des faits, l’évocation
des pensées et des réflexions de chacun, puis, une description des
réactions émotionnelles et des symptômes qui subsistent après le
traumatisme (tels que troubles du sommeil, état d’angoisse ou
d’excitation, flash-back
répétitifs). Finalement le leader
souligne le caractère normal de ces réactions de stress et, pour tout
le groupe, envisage le futur. Cela peut être la poursuite des activités,
une période de repos ou un retour au siège. Un tel exercice permet
d’identifier celles et ceux qui auraient besoin d’un soutien
individualisé.
4. Le stress post-interventionnel (chez
les sauveteurs)
Le "
traitement " spécifique du stress post-interventionnel est le
débriefing. Il représente l’élément central du traitement
post-traumatique.
Son
but est de réduire l’apparition des troubles psychologiques en
favorisant une meilleure compréhension de l’événement traumatisant ainsi
que des réactions des intervenants. Il vise à :
· atténuer
le constat d’échec éventuel
· faire
prendre conscience de la normalité des réactions émotionnelles
· favoriser
la maîtrise des émotions par la catharsis, ou réactualisation des
émotions
· tendre à
la résolution des tensions de groupe
· aider à la
conclusion psychologique de la mission
· permettre
de détecter les sujets à conforter
Le
débriefing doit se faire au plus tôt après l’intervention et être
considéré comme une étape normale suite à une intervention " lourde ".
L’idéal
serait, en fait, d’inclure le débriefing psychologique dans les
démarches post-interventionnelles,
Il
s’agit donc de réunir l’ensemble des intervenants dans un local placé au
calme. On les avertit ensuite que le débriefing n’est pas une thérapie
de groupe, ni un traitement en tant que tel. Son rôle est avant tout
préventif.
Il ne
s’agit pas non plus de faire le bilan des réactions psychologiques des
individus dans le but de communiquer des informations à la hiérarchie
par exemple. La notion de confidentialité est essentielle.
De
même, il est précisé que le débriefing n’est pas un tribunal, chaque
participant est invité à parler de lui-même et non pas des autres
collègues.
Le débriefing se fait en trois temps
Dans
un premier temps, l’animateur va favoriser une expression en groupe des
émotions et de l’intensité du stress vécu. C’est la phase dite de
rappel des faits, au cours de laquelle chacun va relater son vécu de
l’événement, mais surtout son ressenti, ses peurs ses émotions, ses
doutes... Les réactions psychologiques sont trop souvent tues, de peur
qu’elles puissent être perçues par l’entourage comme anormales,
susceptibles de révéler une inaptitude. A ce stade, on insiste sur la
normalité des réactions émotionnelles ressenties au cours de
l’intervention. Chacun va se rendre compte que ses émotions ont été
partagées par d’autres collègues. Il est possible de parler de sa peur,
de ses angoisses, sans qu’un jugement de valeur puisse être émis par les
leaders ou le groupe.
L’animateur
du débriefing va ensuite installer une discussion sur les symptômes des
intervenants. C’est la deuxième étape du débriefing. Sont passées en
revues les pensées de chacun durant l’intervention. Revivre une
situation traumatisante amène le sujet à reproduire, par exemple, des
peurs des angoisses qui vont influencer ses comportements et, surtout,
ses prises de décisions. Il est alors essentiel de repérer ces
phénomènes pour aider la personne à se libérer des conséquences perçues
comme néfastes de l’événement.
Là
encore, on insiste sur le caractère normal de ces réactions.
Il
s’agit ensuite d’aider le groupe à mobiliser de nouvelles ressources
afin d’affronter d’autres situations critiques. Toute crainte quant à la
répétition de la situation vécue doit être écartée. Insister sur les
stratégies adaptées que l’équipe est parvenue à mettre en place pour
affronter la crise est important. Pourront ensuite être répertoriées
d’autres stratégies paraissant plus efficaces, qui renforceront les
aptitudes au " coping " du groupe, tant sur le plan individuel que
collectif.
Un
premier débriefing du leader est parfois effectué dans le but
d’identifier les stratégies de "coping" de son groupe. Ces informations
seront essentielles au travail de mobilisation des ressources qui
viendra en quelque sorte conclure le débriefing.
Cette
rencontre permettra en outre d’évaluer le degré de support social du
groupe. Des conseils le favorisant pourront être prodigués au leader.
Les troubles psychologiques sont moins nombreux dans les groupes où le
support social est de bonne qualité.
Seront
ainsi abordés les problèmes de cohésion au sein de l’équipe, la
capacité de chacun à verbaliser ses émotions, la gestion des conflits...
Lorsque
des troubles conséquents semblent installés, le débriefing peut ouvrir
la voie à une action curative de type psychothérapique, basée sur un
certain nombre de techniques dont l’efficacité n’est plus à démontrer.
Voici
tout d'abord les règles de base du débriefing :
· Le
débriefing n’est pas obligatoire.
· Personne
n’est obligé de parler.
· La
confidentialité sera gardée, par les membres du groupe, sur ce qui aura
été dit ou entendu. Chacun se garde d’en parler en dehors du groupe.
· Chacun
parle en son nom propre.
· Le
débriefing n’est pas le lieu des critiques envers d’autres membres du
groupe.
· Le
débriefing durera le temps qu’il faut. Il peut prendre plusieurs heures
si nécessaires.
Le
débriefing psychologique a pour objectif de faire le point sur le vécu
d’une personne ou d'une équipe confrontée à un événement brutal
particulièrement difficile à vivre comme un accident grave sur
intervention par exemple. Il permettra d’évacuer le « trop plein de
pression » accumulé durant les événements. Le psychologue de l’équipe de
sauvetage qui gérera le débriefing donnera également quelques conseils
pour mieux vivre avec ce qui vient de se passer.
5. En général
Accompagnés
de psychologues et de psychiatres, les volontaires feront du
porte-à-porte aux côtés des équipes médicales. Sans parler de santé
mentale, cela risque de constituer des barrières, ils demanderont aux
gens s'ils avaient perdu un proche, s'ils avaient mal au ventre, à la
tête.". Et les problèmes feront surface: les enfants qui font pipi au
lit, les cauchemars, le cœur qui bat la chamade, les états dépressifs,
la peur que cela recommence.
Des
principes simples sont appliqués. Il faut offrir aux gens l'occasion
d'exprimer leur souffrance, faire preuve d'empathie, expliquer que leurs
réactions sont normales et donner des informations claires, car les
rumeurs aggravent le stress. Lors du premier passage, on demande, pour
les cas les plus graves, un traitement spécialisé. Pour les autres, il y
aura des visites de suivi et, surtout, des réunions communautaires, où
les membres du groupe partagent leur vécu. Il ne s'agit pas de
traitement, mais bien de prévention: avoir une chance de s'exprimer
évite souvent des complications ultérieures.
V- SUGGESTIONS
Pendant
la plus grande partie du siècle dernier, les organisations engagées
dans les secours d'urgence ont répondu à quatre besoins fondamentaux des
populations sinistrées: nourriture, eau, abri et santé physique. C'est
seulement au cours des deux dernières décennies qu'on a commencé à se
préoccuper véritablement du bien-être émotionnel, lequel a graduellement
été reconnu comme un cinquième besoin essentiel de l'individu.
Et, à
l'aube du nouveau siècle, la prise de conscience de ce besoin se
traduit par l'intégration progressive de services de soutien
psychologique au sein des organisations humanitaires. Les responsables
des politiques comme les donateurs doivent désormais tenir compte du
fait que les chocs émotionnels et autres traumatismes provoqués par les
situations de crise constituent à terme une sérieuse entrave aux efforts
de relèvement. Plus vite on intervient sur le plan psychologique, plus
vite les communautés affectées redeviennent autosuffisantes et aptes à
contribuer à leur propre reconstruction.
Conscient
de cette douloureuse vérité et du caractère primordial de la prise en
compte des réactions de stress face à un évènement exceptionnel, une Unité de Secours Psychologique (USP) devrait se
mettre en place ayant pour missions: la prévention du risque stress, le
soutenir psychologique dans les situations critiques aussi bien des
victimes que les sauveteurs, et rechercher de nouvelles méthodes
permettant aux sauveteurs de faire mieux et plus facilement cette
mission noble de secours pour laquelle ils se dévouent
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